Les droits de douane américains augmentent le risque de récession mondiale

Malgré les fortes attentes d'un résultat peu positif du « Jour de la Libération », la réalité s'est avérée encore pire, déclare Oliver Blackbourn, Multi-Asset Portfolio Manager chez Janus Henderson, en réponse aux droits de douane américains annoncés hier par le président américain Trump. Les droits de douane ont été augmentés pour les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, les pays exportateurs asiatiques étant particulièrement touchés. En outre, un nouveau taux de base général de 10 % a été introduit pour tous les pays.

Un « deal » est-il encore possible ?

Les délais de mise en œuvre sont très courts, ce qui laisse peu de place à des exceptions spécifiques, ce qui est décevant pour ceux qui espéraient des négociations visant à réduire ces droits d'importation. Bien que cela puisse conduire à plus de transparence dans certains domaines, les marchés attendent avec impatience la réaction des grandes économies mondiales, ainsi que les éventuelles contre-mesures des États-Unis eux-mêmes. Les recettes potentielles des droits d'importation jouant un rôle important, il est loin d'être certain que le gouvernement américain fera pression pour conclure des accords qui réduiraient ces recettes. L'incertitude quant à l'issue de tout cela persistera probablement pendant un certain temps, frustrant les investisseurs qui ont besoin de clarté.

Le risque de récession s'accroît

Même le gouvernement américain reconnaît que les droits de douane risquent de nuire à l'économie à court terme. Étant donné que le risque de récession augmentait déjà avant le « Jour de la Libération » et que les droits imposés sont plus élevés que prévu, il est probable que les prévisions consensuelles d'une contraction économique américaine s'accentuent, tout comme les inquiétudes pour le reste du monde.

Aux États-Unis, on craint une nouvelle hausse de l'inflation, car les fournisseurs ne réduisent pas leurs coûts et les détaillants sont contraints d'augmenter leurs prix. En outre, la faiblesse du dollar n'a pas joué le rôle d'amortisseur que beaucoup attendaient il y a quelques mois. Les revenus, après correction de l'inflation, sont déjà sous pression, et les droits de douane risquent de faire office de taxe supplémentaire, exerçant une pression supplémentaire sur les dépenses réelles de consommation, qui constituent l'épine dorsale de l'économie américaine. La confiance des consommateurs a déjà considérablement diminué, et les entreprises montrent également des signes de perte de confiance. Étant donné que de nombreuses grandes économies tirent un grand profit des exportations vers les États-Unis, un ralentissement du commerce mondial pourrait être douloureux.

Les marchés réagissent négativement

Les marchés boursiers américains ont de nouveau beaucoup souffert de cette incertitude, les sociétés de croissance à grande capitalisation du NASDAQ 100 et les petites capitalisations à orientation nationale du Russell 2000 ayant subi de lourdes pertes. Les actions européennes sont restées relativement résistantes, peut-être grâce aux mesures de relance gouvernementales annoncées précédemment.

Les investisseurs doivent toutefois être attentifs au décalage entre le moment où les effets négatifs des droits de douane se feront sentir et celui où les dépenses publiques apporteront réellement un soutien économique. Une situation similaire se produit en Chine, où les actions nationales résistent mieux qu'ailleurs. Le gouvernement chinois a toutefois déjà clairement indiqué qu'il était prêt à prendre des mesures de relance supplémentaires si ce scénario se concrétisait.

Comme prévu, les rendements des obligations d'État ont baissé, les investisseurs s'inquiétant de l'augmentation des risques de récession et de la baisse des taux d'intérêt. Étonnamment, le dollar américain a également baissé par rapport à l'euro, ce qui indique que les investisseurs sont particulièrement préoccupés par une éventuelle récession aux États-Unis.

Ralentissement mondial

Les droits de douane américains annoncés nécessitent à juste titre une réévaluation des perspectives économiques générales de l'économie mondiale. Si ces droits de douane sont mis en œuvre et restent à leur niveau actuel, le risque d'une contraction économique mondiale augmente considérablement. Cela ne signifie pas que les récessions sont inévitables, mais que leur probabilité a considérablement augmenté. Les marchés ont clairement réagi à cette situation, mais ils ne tiennent pas encore pleinement compte des scénarios les plus négatifs, ce qui explique que les valorisations de nombreuses actions restent historiquement élevées. Certains signes indiquent que les marchés sont déjà survendus à certains endroits, mais une nouvelle détérioration des facteurs fondamentaux peut facilement rendre cette observation caduque. Les marchés obligataires auront probablement également besoin d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt pour refléter des réactions plus spectaculaires des banques centrales, qui pourraient être nécessaires pour soutenir l'emploi.

Les investisseurs se concentrent désormais sur le rapport sur le marché du travail américain attendu demain pour voir quelle était la dynamique économique avant le « Jour de la libération », ainsi que pour détecter tout signe d'accords potentiels visant à limiter les effets négatifs des droits de douane sur les importations.

Bien que les actifs risqués puissent trouver un certain soutien dans la forte croissance de l'emploi, il est important de reconnaître que cela ne reflète pas pleinement l'incertitude accrue. Bien que les actifs risqués puissent trouver un certain soutien dans la forte croissance de l'emploi, il est important de reconnaître que cela ne reflète pas pleinement l'incertitude accrue. Sur les marchés financiers, les investisseurs accorderont une attention particulière aux produits de crédit de moindre qualité, signe que le choc devient plus grave pour la situation financière. Les avantages d'une large diversification deviennent maintenant visibles, et les investisseurs seraient bien avisés de continuer à chercher des moyens de répartir efficacement leurs risques.

Serge Vanbockryck

Senior PR Consultant, Befirm

 

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